Beta Pictoris
Exoplanète observée dans sa course autour de son étoile
![]() © ESO/L. Calçada
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Bêta Pictoris b (Vue dâartiste)
De récentes observations ont indiqué que les disques autour de jeunes étoiles se dispersent en quelques millions d'années et que la formation de planètes géantes doit se produire plus rapidement que ce que lâon pensait. Bêta Pictoris est maintenant la preuve très claire que câest effectivement possible.
L'équipe a utilisé l'instrument NACO-CONICA (ou NACO), installé sur lâun des télescopes de 8,2 mètres du Very Large Telescope (VLT) de lâESO, pour étudier lâenvironnement proche de Bêta Pictoris en 2003, 2008 et 2009. En 2003, une source faible a été détectée à lâintérieur du disque, mais il nâétait pas possible dâexclure de façon définitive la possibilité que cette source soit une étoile dâarrière-plan. Sur de nouvelles images obtenues en 2008 et au printemps 2009, la source avait disparu ! Les observations les plus récentes, prises à lâautomne 2009, révèlent que lâobjet se situe de lâautre côté du disque après une période de disparition derrière ou devant lâétoile (dans ce dernier cas, elle est invisible du fait de la lumière éblouissante de lâétoile). Ceci a permis de confirmer que la source était bien une exoplanète se déplaçant autour de son étoile, donnant ainsi des éléments pour déterminer la taille de son orbite.
Des images ont pu être prises pour une dizaine dâexoplanètes et la planète en orbite autour de Bêta Pictoris (nommée « Bêta Pictoris b ») a, de loin, la plus petite orbite. Elle est située à une distance de son étoile comprise entre 8 et 15 fois la distance Terre-Soleil, soit entre 8 et 15 unités astronomiques, ce qui correspond à peu près à la distance qui sépare Saturne du Soleil. « La courte période de la planète nous permettra dâenregistrer son orbite complète dâici probablement 15 à 20 ans et les futures études de Bêta Pictoris b fourniront des éléments très importants sur la physico-chimie de lâatmosphère dâune jeune exoplanète géante, » dit Mickael Bonnefoy, doctorant au LAOG.
La masse de lâexoplanète est équivalente à 9 fois celle de Jupiter. Elle a la bonne masse et se situe au bon endroit pour expliquer le gauchissement des parties intérieures du disque. Cette découverte présente certaines similitudes avec la prévision de lâexistence de Neptune réalisée par Adams et Le Verrier au 19e siècle, à partir dâobservations de lâorbite dâUranus.
« Avec les exoplanètes trouvées autour des jeunes étoiles massives Fomalhaut et HR8799, lâexistence de Bêta Pictoris b suggère que les « super-jupiter » pourraient être des sous-produits fréquents de la formation planétaire autour dâétoiles massives, » explique un autre scientifique de lâéquipe, Gaël Chauvin, chargé de recherche au CNRS et membre du LAOG.
De telles planètes perturbent les disques autour de leurs étoiles, créant des structures qui seront aisément observables avec ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), le télescope révolutionnaire en cours de construction par lâESO et ses partenaires internationaux.
Des images de quelques candidats planétaires ont été obtenues, mais ces planètes sont toutes situées plus loin de leur étoile hôte que ne lâest Bêta Pictoris b. Si nous étions dans le Système solaire, ces planètes se trouveraient à proximité ou au-delà de lâorbite de la planète la plus lointaine, Neptune. Les processus de formation de ces planètes distantes sont susceptibles dâêtre très différents de ceux qui ont eu lieu dans notre Système solaire et dans Bêta Pictoris.
« Les images récentes des exoplanètes â dont beaucoup ont été faites avec le VLT â illustrent la diversité des systèmes planétaires », déclare Anne-Marie Lagrange. « Parmi celles-ci, Bêta Pictoris b est le cas le plus prometteur dâune planète qui pourrait avoir été formée comme les planètes géantes du Système solaire. »
source: ESO
Beta Pictoris
Exoplanète observée dans sa course autour de son étoile
![]() © ESO/L. Calçada
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Bêta Pictoris b (Vue dâartiste)
De récentes observations ont indiqué que les disques autour de jeunes étoiles se dispersent en quelques millions d'années et que la formation de planètes géantes doit se produire plus rapidement que ce que lâon pensait. Bêta Pictoris est maintenant la preuve très claire que câest effectivement possible.
L'équipe a utilisé l'instrument NACO-CONICA (ou NACO), installé sur lâun des télescopes de 8,2 mètres du Very Large Telescope (VLT) de lâESO, pour étudier lâenvironnement proche de Bêta Pictoris en 2003, 2008 et 2009. En 2003, une source faible a été détectée à lâintérieur du disque, mais il nâétait pas possible dâexclure de façon définitive la possibilité que cette source soit une étoile dâarrière-plan. Sur de nouvelles images obtenues en 2008 et au printemps 2009, la source avait disparu ! Les observations les plus récentes, prises à lâautomne 2009, révèlent que lâobjet se situe de lâautre côté du disque après une période de disparition derrière ou devant lâétoile (dans ce dernier cas, elle est invisible du fait de la lumière éblouissante de lâétoile). Ceci a permis de confirmer que la source était bien une exoplanète se déplaçant autour de son étoile, donnant ainsi des éléments pour déterminer la taille de son orbite.
Des images ont pu être prises pour une dizaine dâexoplanètes et la planète en orbite autour de Bêta Pictoris (nommée « Bêta Pictoris b ») a, de loin, la plus petite orbite. Elle est située à une distance de son étoile comprise entre 8 et 15 fois la distance Terre-Soleil, soit entre 8 et 15 unités astronomiques, ce qui correspond à peu près à la distance qui sépare Saturne du Soleil. « La courte période de la planète nous permettra dâenregistrer son orbite complète dâici probablement 15 à 20 ans et les futures études de Bêta Pictoris b fourniront des éléments très importants sur la physico-chimie de lâatmosphère dâune jeune exoplanète géante, » dit Mickael Bonnefoy, doctorant au LAOG.
La masse de lâexoplanète est équivalente à 9 fois celle de Jupiter. Elle a la bonne masse et se situe au bon endroit pour expliquer le gauchissement des parties intérieures du disque. Cette découverte présente certaines similitudes avec la prévision de lâexistence de Neptune réalisée par Adams et Le Verrier au 19e siècle, à partir dâobservations de lâorbite dâUranus.
« Avec les exoplanètes trouvées autour des jeunes étoiles massives Fomalhaut et HR8799, lâexistence de Bêta Pictoris b suggère que les « super-jupiter » pourraient être des sous-produits fréquents de la formation planétaire autour dâétoiles massives, » explique un autre scientifique de lâéquipe, Gaël Chauvin, chargé de recherche au CNRS et membre du LAOG.
De telles planètes perturbent les disques autour de leurs étoiles, créant des structures qui seront aisément observables avec ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), le télescope révolutionnaire en cours de construction par lâESO et ses partenaires internationaux.
Des images de quelques candidats planétaires ont été obtenues, mais ces planètes sont toutes situées plus loin de leur étoile hôte que ne lâest Bêta Pictoris b. Si nous étions dans le Système solaire, ces planètes se trouveraient à proximité ou au-delà de lâorbite de la planète la plus lointaine, Neptune. Les processus de formation de ces planètes distantes sont susceptibles dâêtre très différents de ceux qui ont eu lieu dans notre Système solaire et dans Bêta Pictoris.
« Les images récentes des exoplanètes â dont beaucoup ont été faites avec le VLT â illustrent la diversité des systèmes planétaires », déclare Anne-Marie Lagrange. « Parmi celles-ci, Bêta Pictoris b est le cas le plus prometteur dâune planète qui pourrait avoir été formée comme les planètes géantes du Système solaire. »
source: ESO